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COMPRENDRE

SE SERVIR DU DÉJÀ-LÀ

Construire une alternative qui ne soit pas

une utopie abstraitre mais la traduction

concrète des avancées sociales

à l’échelle de la société toute entière.

POUR UN STATUT POLITIQUE DU PRODUCTEUR

POUR UN STATUT POLITIQUE DU PRODUCTEUR

45% DU SALAIRE TOTAL SONT DÉJA SOCIALISÉS

ÉTENDRE LA COTISATION SOCIALE

La France produit environ 2000 Mds€ de valeur économique chaque année. Du moins, c’est ce que nous dit la comptabilité nationale avec le calcul du PIB qui représente la somme des salaires et des profits, autrement dit la valeur ajoutée réalisée dans le pays.

 

Qui produit la valeur ?
Nous voyons déjà combien le critère retenu est réducteur. Une activité qui ne fait pas de profit et qui n’est pas rémunérée ne crée pas de valeur selon cette comptabilité. L’activité bénévole et le travail domestique par exemple ne sont pas pris en compte. La richesse nationale excède donc largement le calcul de la valeur ajoutée. Car finalement nous participons tous à la création de valeur : le couple qui élève ses enfants, le retraité qui met ses compétences professionnelles au service d’une association, le stagiaire qui participe à la vie de l’entreprise, l’étudiant qui se forme pour exercer un métier utile à la société, le citoyen qui s’implique dans la vie de son quartier… Bref, nous travaillons tous mais nous ne sommes pas tous reconnus comme producteurs de valeur économique.

 

Le salariat, création du capitalisme
Est reconnu comme producteur de valeur économique celui qui valorise un capital. Le capitalisme a imposé sa pratique de la valeur qui repose pour l’essentiel sur la propriété lucrative. Il a développé pour cela un mode spécifique d’organisation du travail : le salariat. Celui-ci représente aujourd’hui 90% de la population active. Il produit la quasi intégralité de la valeur économique de notre société (les 10% restants représentent les indépendants qui produisent 5% de la valeur ajoutée).

Les sociétés de capitaux consacrent la domination d’une classe dirigeante sur l’économie. Du petit patron jusqu’aux dirigeants du CAC40, la valeur ajoutée créée par les salariés est la propriété des employeurs et des actionnaires qui décident des orientations stratégiques, des investissements, des conditions de travail, des rémunérations. Pour ainsi dire, de nos vies. Le lien de subordination caractérise le contrat de travail avec l’employeur.


Une minorité impose ses règles
La diversité des unités de production ne doit pas nous illusionner sur le degré de concentration du pouvoir économique. Les PME indépendantes des grands groupes (qui ne sont ni des filiales de grands groupes ni dépendantes d’un seul donneur d’ordre) n’emploient que 12,5% des salariés du secteur marchand. La valeur ajoutée est en fait concentrée entre les mains d’une minorité de propriétaires qui contrôle la production de notre pays (à l’échelle mondiale, 1% de la population possède 50% des richesses) et décide de ce que doit être le travail. Le pouvoir économique appartient donc à une oligarchie financière dont le principe de rentabilité conditionne des réalités aussi variées que le chômage de masse, la qualité de notre alimentation ou encore la surexploitation des ressources naturelles. La propriété lucrative est responsable de la crise sociale et écologique que nous traversons.

 

Généralisons l’émancipation !
Le projet de Réseau Salariat consiste à émanciper la création de valeur. Non pas en inventant un autre monde mais en généralisant l’existant. Car le capitalisme est une contradiction en marche. Pour se développer, il a dû composer avec une organisation sociale qui a imposé des institutions salariales pour se défendre de l’appropriation marchande. Le salariat se décompose ainsi : 30% relèvent du secteur non marchand et 70 % du secteur marchand. Un tiers de la production échappe aujourd’hui à la propriété lucrative. Le secteur non marchand a cette particularité de répondre aux besoins sociaux en dehors du marché des biens et services où sont prélevés les profits. Les salariés qui produisent ces biens et services non marchand sont reconnus comme producteurs de valeur économique au travers de la cotisation sociale et de l’impôt qui les paient. Leur production est donc socialisée. Le salaire des fonctionnaires ou des soignants n’est pas une ponction sur la valeur marchande mais un ajout car ils sont à l’origine de la valeur qu’ils créent, mais ils le font sur un mode qui n’est pas capitaliste.
Autrement dit, ils échappent à la répartition de la valeur du secteur marchand. Dans le privé, la valeur produite se répartit entre les salaires et les profits des actionnaires qui représentent 30 % du PIB marchand, soit 360 Mds€.


La cotisation plutôt que l'impôt
Réseau salariat propose d’étendre la cotisation sociale à l’intégralité de la valeur ajoutée marchande. Les entreprises du secteur marchand au lieu de verser des salaires et des dividendes cotiseront auprès d’une caisse des salaires et des investissements gérée par les salariés eux-mêmes. Il ne s’agit plus de redistribuer par l’impôt la richesse prélevée par les employeurs mais de passer à une maîtrise populaire de la valeur.
La cotisation sociale est l’outil qui, en finançant les retraites, les soignants, les allocations chômage, les foyers (allocations familiales) a permis de se dispenser d’employeur et d’investisseur [lire Maîtriser l’investissement]. Le choix de la cotisation sociale est primordial car elle se distingue de l’impôt dans la mesure où elle n’est pas une redistribution mais qu’elle est prélevée directement sur la valeur ajoutée.

 

Pour une maîtrise populaire de la valeur
Cet outil éminemment anti-capitaliste dispense de passer par la propriété lucrative (les profits des actionnaires) pour financer l’économie. Dès lors, il s’agit de généraliser cette conquête sociale à l’intégralité de la production de richesse. Les producteurs peuvent ainsi disposer de la production de valeur pour l’affecter démocratiquement à des activités qui répondent aux besoins sociaux dans le respect de l’environnement, et verser un salaire à vie aux 50 millions d’adultes de la population française car nous sommes tous producteurs [lire Généraliser le salaire à vie].

Le progrès social passe par l’émancipation du salariat, autrement dit par l’abolition de sa subordination à la propriété lucrative. La valeur créée par les salariés doit revenir aux salariés grâce à un nouveau statut du producteur qui institue le salaire à vie et la propriété d’usage comme droits politiques [lire Organiser la propriété d'usage].

Socialiser
Cotisation plutôt que l'impôt

UN SALAIRE INCONDITIONEL POUR EN FINIR AVEC LE CHÔMAGE ET LA PRÉCARITÉ

GÉNÉRALISER LE SALAIRE À VIE

Le salaire à vie repose sur une idée simple : la socialisation de la valeur ajoutée marchande. Autrement dit, la valeur produite par les entreprises françaises est mutualisée pour être affectée à la population sous la forme d’un salaire inconditionnel perçu dès la majorité.

 

Comment ça marche ?
Ce n’est plus l’entreprise qui verse les salaires mais la caisse des salaires à laquelle elle a cotisé L’entreprise ne s’occupe plus des fiches de paie et se concentre sur la production et la mise en œuvre des projets. Le principe n’est pas nouveau, il fonctionne pour des millions de retraités, les soignants, les parents qui perçoivent un salaire socialisé. Il s’agit ici simplement de généraliser une institution salariale qui existe déjà : la cotisation sociale. Plus d’impôts, plus de régimes de retraite, mais une seule caisse des salaires pour la vie. Si on estime à 50 millions le nombre d’adultes, cela fait 1300 Milliards d’€ de valeur ajoutée marchande à répartir entre 50 millions d’habitants, soit ≈ 2200 €/mois de salaire moyen…

 

Le salaire : un droit du producteur
Le salaire à vie n’implique pas pour autant de renoncer à la motivation financière. Un premier salaire est garanti à tout le monde, mais celui-ci évolue en fonction de l’ambition, de l’engagement et des besoins de chacun. Ainsi, personne n’est plus condamné à la mort sociale s’il n’a pas de travail. C’est la philosophie de départ des aides sociales, du RMI puis du RSA, mais leur faible montant ne permet pas d’accéder à la dignité sociale ni à la reconnaissance du statut de producteur. Nous touchons ici un point essentiel : nous sommes tous producteurs donc nous avons tous droit à un salaire, exactement de la même manière que nous sommes tous citoyens et nous avons tous le droit de vote, que nous l’utilisions ou pas. Avec le salaire à vie, il ne s’agit plus de faire la charité à ceux qui ne trouvent pas leur place sur le marché de l’emploi, mais bien d’accorder un salaire décent à tous ceux qui sont en âge de travailler.

 

Évoluer grâce à la qualification 
Un étudiant touchera un salaire à vie car il se forme pour pouvoir exercer une profession utile à la société, c’est donc un travail. Un salarié pourra améliorer son salaire en fonction de son degré de qualification, qu’il faut distinguer de son degré de certification. La certification garantit une aptitude (diplôme), la qualification évalue un parcours professionnel, un niveau de contribution à la création de valeur économique, donc une hiérarchie des salaires. L’évaluation par un jury, des critères, des épreuves de qualification comportera assurément sa part de conflits, car elle touche à l’affectation de la valeur, mais au moins la production sera débarrassée de la violence du marché du travail et de la captation actionnariale. [lire Qu’est-ce que la qualification ?]

Faire de l’entreprise un patrimoine commun
Aussi, le salaire à vie est-il indissociable d’une démocratie sociale, car si je touche un salaire inconditionnel, il y a de forte chance que je refuse de travailler pour satisfaire les exigences de rentabilité d’un actionnaire, ce que nous appelons la propriété lucrative. Il faut donc que chacun soit responsabilisé au sein de son unité de production pour répondre volontairement aux besoins de la société. Comme actuellement dans les coopératives de production, il faut généraliser à tous le tissu économique le principe un salarié = une voix au conseil d’administration. On ne travaille plus pour un employeur mais on travaille pour soi-même au bénéfice de tous. La propriété lucrative est donc remplacée par la copropriété d’usage. L’entreprise qui appartenait à une minorité devient un patrimoine commun à tous les salariés codirigé démocratiquement.

 

Se libérer de l’emploi pour vaincre le chômage
Percevoir un salaire à vie sera une formidable occasion de libérer les forces sociales et d’en finir avec le marché du travail, les employeurs et le chômage. L’esprit d’initiative, l’entrepreneuriat ne seront plus bridés par une économie inégalitaire et son financement prohibitif. Chacun pourra se lancer individuellement ou au sein d’un collectif de travail dans le projet qui lui semble profitable à la collectivité avec l’assurance de bénéficier d’un salaire à vie. Les entreprises débarrassées des contraintes actionnariales pourront partager le travail et s’engager dans une transition écologique sans le souci de compétitivité responsable de l’épuisement des hommes et des ressources naturelles.

 

S’il y a une réelle difficulté à envisager un modèle économique qui s’émancipe radicalement du capitalisme, c’est parce ce que cela demande, non seulement, de rompre avec les pratiques actuelles mais aussi de penser les comportements sociaux autrement qu’à travers les présupposés de l’économie marchande. Le salaire à vie est une révolution mais c’est d’abord le prolongement logique des conquêtes sociales obtenues par le salariat qui représente aujourd’hui 90 % de la population active. Nous n’inventons rien, nous ne faisons que généraliser nos conquêtes à tout le corps social.

 

Vaincre le chômage,

c’est se libérer

du  marché de l’emploi

Salaire à vie ou revenu de base ?

Le salaire à vie se distingue du revenu de base d’abord parce que c’est un salaire et non pas une allocation pour satisfaire ses besoins primaires. Nous percevons un salaire parce que nous sommes producteurs, ce qui est très différent. Ensuite, parce que le salaire à vie ne propose pas de se substituer aux prestations sociales, mais d’accorder un vrai salaire inconditionnel qui permette à chacun de vivre dignement et d’exercer son droit au travail. Si le salaire à vie et le revenu de base ont en commun la volonté de ne pas lier la rémunération à l’activité économique, ils peuvent se distinguer par leur mode de financement. Là où le salaire à vie repose sur la cotisation sociale pour répartir la valeur économique produite par le travail, le revenu de base se finance par la fiscalisation des profits. Fiscaliser les profits c’est encore légitimer les profits, donc cautionner le marché du travail, les employeurs et la propriété lucrative. Bref, avec le salaire à vie, je ne suis plus un être de besoin mais reconnu comme un producteur de valeur, je n’ai plus à prouver mon employabilité. [lire la cotisation plutôt que l'impôt]

Une société de producteurs 
copropriétaires
de leurs moyens de production

LES PRODUCTEURS SONT LES UNIQUES CRÉATEURS DE VALEUR ÉCONOMIQUE

ORGANISER LA PROPRIÉTÉ D'USAGE

Qui maîtrise la valeur économique contrôle la production de richesses et détient le pouvoir économique, donc politique. L’histoire du salariat et par extension celle de la classe ouvrière est un long combat pour arracher le contrôle de l’économie à la classe possédante. Depuis les sans-culottes de la Révolution française, en passant par la Commune de 1871, jusqu’aux grèves de Juin 1936 et de Mai 1968, ce fut chaque fois les occasions manquées d’une réappropriation sociale.

 

Un prélèvement illégitime
Aujourd’hui, les salariés représentent 90% de la population active, ils produisent la quasi intégralité des biens et services de notre pays. Même la machine qui automatise la production, c’est encore du travail humain pour la concevoir, l’entretenir, l’améliorer. Pourtant, sur la richesse produite collectivement tous les ans, 30% sont prélevés pour les profits des actionnaires. L’essentiel de ces sommes est utilisé sur les marchés financiers et non réinvesties comme le prétend le discours dominant. Rien ne justifie que 30% de la valeur ajoutée marchande échappent au contrôle démocratique de ceux qui la produisent. Surtout qu’en socialisant l’intégralité de la valeur ajoutée (salaire et profits) sous forme de cotisations, nous pouvons financer les salaires et les investissements.

 

Le statut politique du producteur

contre l’arbitraire social
C’est d’abord au sein de l’entreprise que se joue le rapport de force qui permet d’imposer la propriété lucrative. Le salarié est lié à son employeur par un rapport de subordination. Il lui doit obéissance en échange de son salaire. S’il est employé, il est donc licenciable, malgré un droit du travail qui doit le protéger de l’arbitraire de son patron. Par ce chantage à l’emploi, surtout en période de chômage de masse, se met en place la pression sur les salaires pour dégager des profits supplémentaires et obliger le salarié à accepter sa condition. C’est n’est pas le salariat en soi mais cette situation de dépendance vis-à-vis du marché du travail que vient consacrer la dépossession de son outil de travail qu’il s’agit plutôt d’abolir. La condition salariale doit s’émanciper de la propriété lucrative et de son rapport archaïque de subordination aux propriétaires des moyens de production. Au même titre que nous avons conquis les droits du citoyen nous devons désormais mettre en place un droit politique du producteur fondé sur la propriété d’usage des moyens de production. Le salarié, parce qu’il crée la valeur doit devenir copropriétaire de son outil de travail et acquérir ainsi un statut politique de producteur.

Une autre organisation du travail
La propriété d’usage, c’est la possibilité pour les salariés librement associés de cogérer l’entreprise en disposant de la création de valeur. Des milliers de salariés dans les coopératives de production font déjà l’expérience d’une activité sans actionnaire. Un salarié = une voix. Par conséquent, une autre organisation du travail doit voir le jour. Un partage équitable du travail permettra de dégager du temps pour que chacun puisse prendre part aux décisions de l’entreprise. Chaque salarié aura en tant que propriétaire d’usage, une voix au conseil d’administration mais pourra élire ses responsables 
hiérarchiques. L’entreprise devient un siège majeur de l’exercice des droits : en premier lieu du droit économique, mais aussi du droit à la culture et au débat politique.

 

Une démocratie économique
A l’échelle de la société, nous passons ainsi d’une démocratie représentative (parlementarisme) à une démocratie directe, une économie pilotée démocratiquement pas la base, une République sociale des producteurs. La mise en réseau de la société et les principes collaboratifs liés à l’émergence des nouveaux communs autorisent parfaitement à imaginer un tissu économique développant une capacité d’interactions toujours grandissante. Les Grecs se réunissaient dans l’Agora pour délibérer. Les salariés se réuniront dans l’entreprise et dans leurs collectivités locales. Et qu’est-ce qu’Internet sinon une Agora planétaire ? Les potentialités du web, une fois émancipées de ses grandes firmes capitalistes, ouvrent des perspectives infinies pour diriger le tissu économique sur le mode collaboratif à l’échelle de vastes territoires.

Une société

de producteurs 
copropriétaires
de leurs moyens

de production

Salaire à vie
Propriété d'usage
Qualification

NOUS SAVONS PRODUIRE SANS PRETEUR ET SANS ACTIONNAIRE

MAÃŽTRISER L'INVESTISSEMENT

Puisque nous sommes tous producteurs, nous avons tous un droit de regard sur l’utilisation de la valeur créée par notre travail. Force est de constater que ce n’est pas le cas aujourd’hui. Dans le régime actuel, la décision d’investir ou non est prise par les actionnaires (et le management dont les intérêts sont étés alignés sur ceux des actionnaires via les stocks options), par les apporteurs de capitaux qui jugent de la rentabilité de l’investissement ou par les banques avec du crédit à intérêt. Précisons que les grands groupes produisent 50% de la richesse nationale à eux seuls et 70% avec les PME de plus de 250 salariés. L’essentiel du tissu économique est donc concentré entre les mains du capitalisme actionnarial qui décide comme bon lui semble d’investir dans les énergies carbonées, dans les pesticides, les semences stériles de Monsanto ou bien encore de fermer telle usine parce qu’elle ne remplit plus les objectif de rentabilité alors qu’elle est bénéficiaire. Si nous voulons une production au service de l’intérêt général, nous devons maîtriser démocratiquement l’investissement.
 

S’appuyer sur le dispositif de la cotisation
Aujourd’hui, l’investissement productif des entreprises et des administrations publiques représente 360 Mds€. L’excédent bruts d’exploitation du secteur marchand s’élèvent à 470 Mds€. Si au lieu de verser des dividendes et d’investir dans le rachat d’actions, les entreprises cotisent à une caisse d’investissement, nous avons largement de quoi financer la production sans investisseurs privés donc sans actionnaires. En nous appuyant sur le dispositif de la cotisation, nous ne faisons que généraliser l’expérience des caisses de sécurité sociale qui a fait ses preuves. La cotisation a déjà montré qu’elle pouvait financer des investissements de grande ampleur comme ce fut le cas lors de la création des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) dans les années 1960, ou des engagements de très long terme comme c’est le cas pour les retraites.

 

Des institutions publiques, mais non étatiques 
Il ne s’agit pas non plus ici de nationaliser l’économie et d’organiser une planification centralisée mais d’instaurer une démocratie économique. A la place d’une oligarchie financière qui décide sans partage, nous proposons des institutions publiques, mais non étatiques, qui délibèrent sur tous les aspects de la production : ses objectifs, sa localisation, les infrastructures nécessaires, les volumes et conditions de production, les impacts économiques, environnementaux, démographiques, etc.

Les caisses de cotisation économique devraient donc associer à leurs délibérations toutes les parties concernées par la production :salariés, entreprises, consommateurs ou usagers, collectivités, associations,etc. Mais aussi des représentants des pouvoirs publics locaux, régionaux ou nationaux selon l’échelle de délibération en cause. Leur rôle étant de prévenir toute utilisation des fonds non conforme aux missions des caisses. Ils pourraient siéger, sans voix délibérative pour préserver l’indépendance des caisses, mais avec un éventuel droit de veto encadré.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D’où proviendraient les ressources

des caisses économiques ?
Très concrètement, la caisse investissement représenterait 25% de la valeur ajoutée des entreprises marchandes. 15% seraient affectés à l’investissement et s’ajouteraient aux 15% d’autofinancement que les entreprises conserveraient. Les 10% restants seraient employés au financement des services publics et du secteur associatif.

Financer l’économie sans passer

par les marchés

TROIS TYPES DE PRESTATIONS

1. Des subventions d’investissement aux entreprises qui anticipent une création de valeur économique future. Le principe des subventions pour financer des projets de toutes sortes est déjà, et depuis longtemps, largement utilisé par les collectivités locales, l’État, et même l’Union Européenne. Il n’y a donc aucune utopie à vouloir étendre ces pratiques, sauf à ne pas vouloir en lire les possibilités émancipatrices. L’attribution de subventions se justifie d’autant plus que dans le cas d’une dépense d’investissement par une entreprise, celle-ci anticipe une création de valeur économique future, qui se traduira pour les caisses par une collecte supplémentaire de cotisation.

2. Des avances remboursables pour la consommation ou les frais de fonctionnement courant des ménages ou des entreprises marchandes. On emprunte pour anticiper une consommation au-delà de ses possibilités actuelles avec une obligation de rembourser qui contraint à réduire la consommation ultérieure.

3. Des dotations de fonctionnement pour le secteur non marchand (Services publics, associations) en remplacement des impôts.

 

L'ÉPARGNE

L’épargne des particuliers serait déposé sous la forme d’un support de placement unique équivalent au livret A mais déplafonné et rémunéré à un taux équivalent au taux de croissance majoré du taux d’inflation pour préserver de toute dévaluation de monétaire. 

Quant à l’épargne des entreprises, elle serait aussi collectée par les caisses de cotisation pour être versée en autofinancement. Les agents en situation d’épargne en remettant leur excédent aux caisses, les rendent ainsi disponibles pour d’autres emplois dans l’économie.


Une monnaie permanente
Le montant global des prestations serait limité par les ressources des caisses elles-mêmes et par l’action de la politique monétaire de la Banque Centrale. Il n’entrerait pas dans les attributions des caisses d’investissement de créer directement la monnaie. Dans le cadre de la suppression du crédit (a fortiori confié à des banques privées) comme modalité de création de la monnaie, cette prérogative serait le monopole d’une institution dédiée à la gestion de lamasse monétaire, que l’on continuera à appeler ici par commodité « Banque Centrale ». Cependant les caisses joueraient un rôle dans la création monétaire par les demandes qu’elles adresseraient en ce sens à la Banque Centrale qui pourrait conduire celles-ci à octroyer des fonds au-delà de leur collecte ou au contraire à les contraindre à une réduction en deçà de leur collecte.

 

Une diminution de la masse monétaire
Avec l’extension de la gratuité et la suppression des productions nuisibles et inutiles (obsolescence programmée, surproduction, surcoûts liés à l’appauvrissement écologique, à la dégradation de la santé et à la sécurisation des biens…), la baisse d’activité marchande induite entraînerait à la fois une diminution de la masse monétaire en circulation et une baisse générale des salaires d’un montant équivalent. Et pourtant on peut considérer qu’une telle opération améliorerait notablement la qualité de vie de la population.

 

La restauration de la primauté du politique et de la propriété d’usage des moyens de production, l’abandon de la mesure de la valeur par le temps de travail, la suppression de la propriété lucrative et de la logique qu’il induit d’accumulation et de croissance sans fin, nous semblent être décisifs et une condition nécessaire à la remise en cause de la course au productivisme, sans pour autant abandonner la recherche d’une amélioration des conditions de vie. Maîtriser démocratiquement l’investissement, c’est le plus sûr chemin pour répondre à la crise sociale et écologique. 

Financer

POUR UNE MAÃŽTRISE POPULAIRE DE LA VALEUR

4 INSTITUTIONS CAPITALISTES

 

 

> Le marché du travail : Les salariés se présentent sur le marché du travail et louent leur force de travail à un employeur en échange d’un salaire. Ils ne possèdent pas l’outil de production. Ils peuvent être employés donc licenciés. Le chantage à l’emploi (surtout en période de chômage de masse) autorise le lien de subordination qui caractérise le contrat de travail avec l’employeur. Le salarié doit obéissance en échange de son salaire.

 

> La propriété lucrative : les salariés produisent une richesse qui est soumise aux exigences de rentabilité de leurs employeurs que nous appelons la propriété lucrative. Le produit de leur travail appartient à l’employeur qui décide de l’utilisation de la valeur ajoutée.

 

> La mesure par le temps : les salariés produisent une valeur qui est mesurée par le temps de travail. La rentabilité de l’entreprise dépend de sa compétitivité qui repose sur le « coût Â» du travail. Il faut produire toujours plus avec moins travail humain. J’investis un minimum de capitaux pour un maximum de rentabilité. La productivité est au cÅ“ur de la logique capitaliste pour l’extraction des profits.

 

> Le crédit : les salariés sont au même titre que les autres producteurs tributaires d’une dernière institution, celle du crédit. C’est parce que l’employeur, l’actionnaire dégage des profits qu’il dispose de capitaux qui lui permettent d’investir les sommes qui lui permettrons de percevoir des intérêts, payés par le fruit du travail. Il détient par la même occasion les leviers de la création monétaire et par le biais de la dette publique prélève 50Mds€ sur la richesse nationale.

4 INSTITUTIONS SALARIALES

 

 

> Le salaire à vie pour en finir avec le chantage à l’emploi et le marché du travail. Nous n’avons pas besoin d’employeur. Nous en avons fait la démonstration avec  la cotisation sociale qui a permis de financer les retraites et l’hôpital public.

[lire Généraliser le salaire à vie]

 

 

 

 

> La propriété d’usage de l’entreprise pour que les salariés librement associés puissent cogérer l’entreprise et disposer de la création de valeur. Des milliers de salariés dans les coopératives de production font l’expérience d’une activité sans actionnaires. [lire Organiser la propriété d’usage]

 

> La qualification pour que le salarié ne soit plus esclave de sa productivité. Ce n’est plus le poste qui est producteur de valeur économique mais le salarié. Sa qualité de producteur est reconnue comme un droit politique inaliénable. Son salaire dépend du niveau de participation à la production de valeur économique. [lire qualification]

 

 

> La monnaie permanente pour nous libérer du crédit spéculatif. En mutualisant la valeur ajoutée des entreprises nous pouvons créer une caisse d’investissement pour financer le développement des entreprises sans investisseurs privés puisqu’il n’y aura plus de propriété lucrative. Un pilotage démocratique de la création monétaire sera possible par la socialisation des institutions financières. [lire maîtriser l’investissement]

Institutions salariales
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